Décidément, au bal des négociations sur les retraites, le gouvernement joue une drôle de
musique. Une valse à trois temps : « je promets », « je recule », « je fais semblant ». Et
pendant que le Premier ministre enfile les annonces comme d’autres enfilent des perles,
nous, à la CFDT, on continue à danser sur un tout autre tempo : celui du concret, du dialogue
social et du respect des travailleurs.
Le Premier ministre, en chef d’orchestre mal inspiré, nous sert des chiffres, des projections,
des «équilibres » budgétaires… mais oublie qu’au bout de ces colonnes Excel, il y a des
femmes et des hommes, des carrières longues, des métiers pénibles, des fins de mois
difficiles.
Les organisations syndicales sont conviées à une grand-messe sociale, à grand renfort de
« concertations » et de « bilans partagés » mais les déclarations du Premier ministre sur
France inter dimanche dernier sont venues rayer le disque du concert. Pouvons-nous encore
croire que le gouvernement souhaite réellement écouter les organisations syndicales ?
À la CFDT, nous venons à la table avec des propositions claires : reconnaissance de la
pénibilité, prise en compte des carrières hachées, égalité femmes-hommes, amélioration des
petites pensions, et la question de l’âge est au cœur du sujet… Bref, tout ce qui fait une
réforme juste et équilibrée.
Face à nous, que trouve-t-on ? Un gouvernement qui navigue à vue, avançant masqué, prêt
à faire porter aux salariés le poids d’un système qu’il refuse d’adapter aux réalités
d’aujourd’hui. Derrière les sourires de façade, le cap reste flou, les engagements vagues, et
surtout, aucune réelle volonté de remettre l’humain au cœur du débat.
Mais la CFDT n’est pas du genre à se laisser berner par quelques effets d’annonce. Nous ne
sommes ni dupes ni décoratifs. Nous continuerons à porter haut et fort la voix de celles et
ceux qui triment, qui cotisent, qui attendent une réforme juste, pas une réforme punitive.
La partition jouée par le gouvernement sonne faux. À force de vouloir avancer en solo, le
Premier ministre risque bien de finir sans guitaristes, sans batteurs, sans pianistes…bref il
finira peut être comme ses prédécesseurs depuis quelques mois, virés du concert amateur
car la musique est à chier !
Edito Caroline Kerdoncuff